Rose Pastel

Je cherche du travail même la nuit.

Cette nuit, j’ai rêvé que je marchais pour chercher du travail.
J’étais sortie de la maison de mes parents, et j’ai marché longtemps jusqu’à une très belle ville. Les rues étaient pavées et larges. Il y avait un grand espace piéton rempli de magasins. À l’intérieur, les magasins étaient très beaux, très grands, très éclairés, parfois d’une lumière colorée style néon. Les vitrines étaient joliment aménagées. Ils avaient un look futuriste. Malgré que la ville pavée semblait ancienne, tout était carré et parfait. Même les pavés gris sombres étaient réguliers, comme du carrelage.
Alors, je déambulais, je regardais dans les magasins. Mais jamais je ne laissais mon CV ou ne me présentais à l’accueil. Je ne faisais que regarder. Un peu comme en ce moment, où, partout où je vais, je me demande quel travail faire sans jamais prendre de décision.

Et puis, à force de marcher, je suis arrivée sur une petite place, devant un bâtiment. J’ai levé les yeux, et il était magnifique ! La façade en pierre crème était sculptée de visages d’hommes avec des expressions bien marquées. De géants visages qui semblaient sortir du mur. Avec la lumière du soleil de 16h, c’était… bah, comme dans un rêve. Juste à côté, de l’autre côté de la rue, un gros bonhomme faisait la visite guidée d’un petit groupe de gens qui étaient venus visiter cette ville. Il expliquait justement quelque chose sur ce bâtiment. Mais je n’entendais pas.

Je ne m’étais même pas rendue compte de la beauté de cette ville tellement j’étais absorbée dans ma recherche de travail. Il me semble que j’avais voulu m’approcher du groupe pour écouter ce que le guide disait, mais comme je n’avais pas vu le temps passer et que je devais tenir ma mère au courant de l’heure à laquelle je finissais mon tour, je voulais regarder mon portable pour lui envoyer un sms ou pour l’appeler. Je ne sais plus si je l’ai fait, mais je me souviens avoir regardé mon portable.
Ensuite, je suis montée dans le tram, et là, j’ai rencontré un mec qui me draguait. Mais il était sympa, je crois. Il m’a même donné un cadeau, mais je ne sais plus ce que c’était.

J’aurais tellement aimé trouver du travail dans mon rêve. Ça aurait pu me mettre de bonne humeur pour la journée. Me redonner l’espoir qu’un jour je trouverais ma place dans ce monde de fous. Mais non, comme dans la vraie vie, je ne sais pas ce que je devrais faire.
J’hésite.
Devant les annonces, j’hésite à postuler. Je lis et relis la description du poste sans arriver à me convaincre que je réussirais à faire tout ce qu’ils demandent. Je me dis que c’est pas fait pour moi, que le poste ne me correspond pas. Et que, travailler pour travailler, ça ne me motive pas du tout, et que le recruteur sent lorsqu’on n’est pas motivé. Il faudrait que je réussisse à me motiver moi-même pour convaincre le recruteur de me prendre pour un travail dont je n’ai même pas envie de faire. C’est n’importe quoi. C’est le monde à l’envers.
Et même lorsque l’annonce me correspond un tant soi peu, j’ai encore plus peur de l’échec. Alors, que je postule ou pas, je me sens en permanence dans l’échec. Ça fait 2-3 semaines, que j’envois des CV, et soit je n’ai pas de réponse, soit ce sont des refus. J’ai tellement peu confiance en moi que je me dis que rien n’est fait pour moi. Et le pire, c’est que le seul travail que j’ai trouvé, c’est ma mère qui me l’a déniché. Ça m’a occupé pendant un temps. Et maintenant ? Même l’expérience que j’ai acquise ne me sert pas, car en voulant postuler pour le même genre de travail, on ne me prend pas car soit j’ai pas fait les études qu’il faut, soit j’ai pas assez d’années d’expérience. Je vais nulle part avec ça.
Si, j’ai gagné des sous et j’ai rencontré des gens. Bravo.

Alors, on me dit de postuler un peu partout, de foncer, de prendre ce qui vient, quitte à faire n’importe quoi. Mais même pour faire employé de service, j’ai reçu un refus… J’espère qu’ils avaient qqn en vue, car ça voudrait dire que je ne correspond même pas à ce job...
Et puis quand je vois des postes d’ouvrier, pour du travail à la chaîne, ça ne me donne carrément pas envie. J’ai pas envie d’être réduite à ça. J’aimerais quand même trouver mieux que ça. Mais je me bouge pas assez, ou j’ai pas assez confiance en moi. Du coup, autant faire vraiment n’importe quoi…